Histoire
Comme de nombreux pays, la Suisse manque de personnel infirmier. La pénurie n'a cessé d'augmenter en raison de l'évolution démographique. Trop peu d'infirmières sont formées et trop de personnes quittent prématurément la profession. D'ici 2029, les scénarios de référence pour le personnel infirmier de niveau tertiaire prévoient un besoin de 43’400 personnes contre une offre de 28’900 personnes.
Tentatives de renforcement des soins infirmiers en Suisse dès 2016
En 2018, 96% des maisons de retraite déclaraient avoir du mal à recruter suffisamment de personnel infirmier (Zúñiga et al., 2021). Sous l'égide du Secrétariat d'Etat à la formation, à la recherche et à l'innovation (SEFRI), la Confédération et les organisations du monde du travail (OdA) ont lancé dès 2018 une campagne visant à améliorer l'image des formations et des carrières dans les soins de longue durée. («Le métier le plus important du monde», «Faire carrière en tant qu'être humain»). En outre, les entreprises ont été aidées à améliorer les conditions de travail. Mais la situation du personnel restait précaire.
Le « Masterplan Formation aux professions des soins 2010-2015» était un autre concept. Ce plan visait à augmenter le nombre de professionnels formés dans le domaine des soins. S'il a permis d'attirer davantage de jeunes vers un apprentissage d'assistant en soins et santé communautaire (ASSC), le programme est resté bien en deçà des attentes en ce qui concerne les infirmiers diplômés. Par rapport aux responsabilités supplémentaires et au salaire seulement légèrement plus élevé du personnel diplômé, il ne semblait pas y avoir suffisamment d'incitations pour les ASSC à entreprendre une formation d'infirmier/ère diplômé/e. A cela s'ajoutait le faible salaire de formation d'un peu plus de 1000 francs. Il ne couvrait pas le coût de la vie des ASSC déjà formées.
Interventions politiques – Initiative parlementaire Joder de 2011 à 2016
Les interventions politiques n'ont pas non plus abouti. En 2011, Rudolf Joder (UDC) a déposé l'initiative parlementaire «Reconnaissance légale de la responsabilité des soins infirmiers». L'ASI l'a soutenue pendant cinq ans par un intense travail de lobbying. Elle demandait que les prestations de soins typiques soient remboursées par l'assurance-maladie même sans prescription médicale, c'est-à-dire par exemple l'aide aux soins corporels ou les conseils pour gérer la maladie. L'attractivité de la profession devrait être renforcée en supprimant le statut (légal) des soins infirmiers en tant que profession auxiliaire des médecins. La proposition a été rejetée par le Conseil national en avril 2016 lors du débat d'entrée en matière.
Campagne de votation: 2016 à 2021