Le Conseil des Etats refuse des solutions à la pénurie d'infirmières
Le Conseil des États ne fait aucun effort sérieux pour assurer les soins infirmiers à la population. Il adopte un contre-projet qui est pire que la variante du Conseil national. La Chambre haute se prononce en faveur d'une offensive de formation molle et renonce à prendre des mesures pour augmenter la durée de l'exercice professionnel.
Le Conseil des États a débattu aujourd'hui sur le contre-projet indirect à l'initiative sur les soins infirmiers. Le projet qui vient d'être adopté est encore moins satisfaisant que celui du Conseil national. L'Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI) est déçue par l'issue des délibérations. Contrairement au Conseil national, le Conseil des Etats ne veut pas que les cantons soient soumis à des contraintes dans le domaine du financement de la formation; il se prononce au contraire pour une formulation non contraignante «peut»…
Une revendication centrale de l'initiative sur les soins infirmiers concerne le droit des infirmières et infirmiers de pouvoir facturer certaines prestations directement aux caisses-maladie sans nécessiter d'ordre médical. «Le Conseil des Etats l'associe à une 'convention' que les infirmières et infirmiers doivent négocier et conclure avec les assureurs. Il ne s'agit en fait que de la suppression de l'obligation de contracter. Une fois de plus, cette question est débattue sur le dos des soins», déclare Sophie Ley, présidente de l'ASI.
Le projet du Conseil des États ne prévoit aucune mesure visant à améliorer les conditions de travail dans le secteur des soins. Une proposition de minorité de la conseillère aux Etats Marina Carobbio Guscetti, qui voulait rendre les CCT obligatoires, a été rejetée, tout comme une proposition de la conseillère aux Etats Elisabeth Baume-Schneider, qui demandait une meilleure dotation en personnel.
«C'est désolant», dit Sophie Ley. «Comme résultat, nous avons une offensive de formation qui est molle, et rien d'autre. Cela ne permettra pas d'attirer dans la profession les infirmières supplémentaires dont nous avons besoin de toute urgence, et encore moins de les maintenir dans la profession. Les soins à la population sont ainsi menacés. Un retrait de l'initiative sur les soins infirmiers devient de plus en plus improbable.» Il est à espérer que le Conseil national corrigera les mauvaises décisions lors des délibérations sur les divergences.
Informations supplémentaires sur:
www.sbk-asi.ch
www.pour-des-soins-infirmiers-forts.ch
Débat du Conseil des Etats: https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/amtliches-bulletin/amtliches-bulletin-die-verhandlungen?SubjectId=49189